Le jardin est un univers chargé d'une grande symbolique. Dans la pensée taoïste, il ouvre notre sensibilité et quand on le cultive, il permet à la nature extérieure de nous renvoyer son intériorité.
"Le vieux monde, la vieille Europe est mon jardin, c'est celui-là dans lequel je suis né".
Cet espace tellement riche d'histoire peut aujourd'hui offrir son expérience de traditions sociales et culturelles à un nouveau monde exalté par une frénésie de standardisation.
Bernard Revel a toujours cultivé ce jardin et nourri et arrosé l'arbre sur lequel il vit avec passion, détermination, humour et parfois même à la façon des funambules et des acrobates.
Son "beautiful new old style" (Bob Harris, musicien, producteur américain) ne se laisse pas emporter par les rouages d'une musique mondialisée.
Dans cette mode du tempo strict, il revient au rythme de sa nature environnante. Le tempo, c'est le temps, rythmé, saccadé sur le cadran d'une horloge. Sa musique à lui, c'est l'air, le vent qui, dans le respect de ce rythme, nous fait vibrer par l'expression d'un tempo relatif, tantôt mouvementé, tantôt paisible.
Dans un terme plus académique, il suit les lignes de son contrepoint musica et non d'un métronome.